M.H.Blanchère

Les Pigeons Messagers en Chine et en France

in: La Chasse Illustrée; Journal des Chasseurs et la Vie à la Campagne

Journal Hebdomadaire; 5° Année. N° 27, Samedi 6 Juillet 1872, pp.209 (image d‘un pigeon portant un sifflet), p.212, 213, 214; p.216 (un autre image des sifflets du pigeon messager)




LES PIGEONS MESSAGERS (1)

EN CHINE ET EN FRANCE

(siehe die Deutsche Version...)


(1) Le très regretté M. de Dax à laissé sur cet important sujet des notes aussi intéressantes que précieuses, et puisées, comme tout ce qu'il faisait, aux sources les plus authentiques. Prochainement nous publierons ce travail si remarquable. H.E.C



Il n'est personne qui n'ait entendu parler des pigeons messagers. Le rôle important et désormais légendaire qu'ils ont joué, pendant la dernière guerre, leur a donné une notoriété qui a pénétré jusqu'au fond de nos campagnes, car tout le monde attendait, anxieux, les nouvelles que les hardis petits courriers apportaient avec eux. Chacun s'émerveillait des ressources du génie humain ployant ainsi tous les animaux à ses besoins, et qui, bloqué sur la terre et sur l'eau, savait trouver un chemin pour se parler dans les airs...

Tout cela était fort beau, mais bien peu de gens auraient pu se figurer que nous ne faisions rien de nouveau; que nous n'étions, dans l'idée première, que de pâles copistes de l'antiquité et de l'Orient, et, dans l'application, que des apprentis maladroits tirant parti le mieux possible de ce qu'ils connaissaient en quelques sciences nouvelles.

Il nous a fallu emprunter leurs plus délicats procédés à l'optique, à la chimie, à la mécanique, pour charger l'aile de nos pigeons, et cependant rien ne mettait nos messagers à l'abri des bandits ailés qui, à chaque coin de bois, les attendaient tout le long de la route. Nous savions faire tenir cinquante mille dépêches sur une plume de la queue de nos pigeons, mais nous ignorions l'art d'assurer la transmission de ces cinquante mille dépèches, en rendant notre courrier invulnérable.

La Chine l'avait trouvé avant nous.

Depuis des milliers d'années, les Chinois emploient le pigeon messager d'une manière régulière. Or, ce qu'on fait tous les jours, on apprend à le bien faire; aussi, les conditions de réussite de la poste aux pigeons furent-elles dès longtemps étudiées avec une grande sagacité chez ce peuple intelligent.

Règle générale: Un pigeon lâché doit toujours arriver au point d'élevage.

Pourquoi n'y arrive-t-il pas? Nous allons essayer de nous en rendre compte.

Chez nous, au dernier siége, les pigeons n'arrivaient point pour plusieurs causes, disait-on:

1° Parce que les Prussiens les tuaient à coups de fusil;

2° Parce que des éperviers dressés par eux les liaient au passage.

Ajoutons-y les causes véritables que l'on oubliait:

3° Parce que les oiseaux de proie sauvages les arrètaient partout où ils le pouvaient, et enfin:

4° Parce que le froid exeptionnel de l'hiver paralysait leurs forces et les renversait mourants sur le sol. Depuis longtemps on savait, d'ailleurs, combien la neige et la brume leur faisaient perdre de leurs facultés.

De toutes ces causes d'insuccès, quelques-unes sont hors de notre puissance. Cependant, à moins d'un service impérieusement commandé, comme l'était celui du siège, la température extrême de l'hiver, si elle ne peut ètre conjurée par l'homme, peut, du moins, être annihilée par lui en n'employant pas les gentils messagers pendant sa durée.

La cause n°1 est également peu redoutable, et n'a pas produit grands résultats pendant les événements. Il suffit, pour s'en rendre compte, de connaitre les mœurs des pigeons que l'on emploie à porter les messages. Tous les pigeons, il s'en faut de beaucoup, ne sont point doués au mème degré de la faculté de revenir au colombier. Le pigeon voyageur est une espèce particulière à laquelle un dressage spécial est, en outre, nécessaire.

Ce pigeon appartient à l'espèce biset. Nous ne le regardons pas comme une espèce spéciale, mais certainement comme une variété de sélection obtenue dans l'espèce-type, surtout par la diminution de taille et la sveltesse du galbe. C'est un résultat tout à fait comparable à celui du cheval de course; le pied et la vitesse développés aux dépens de la force des muscles. Le plumage du messager est gris ardoise, avec le tour du cou d'un vert doux, à reflets changeants; l'aile perle une double bande noire, et le dos est quelquefois assez pâle pour descendre au blanc pur.

Certains pigeons voyageurs, nés dans un colombier et emportés au loin, sont revenus, d'un seul trait, au berceau, sans éducation préalable. Mais ce fait est très-rare, et même à bon droit contesté.

Tous les éleveurs savent qu'un pigeon, même de très-bonne race, a besoin d'ètre dressé et habitué peu à peu aux voyages importants. Élevés en pleine liberté dans un colombier ouvert, il est bien vrai que ces oiseaux prennent souvent de grands partis, et s'éloignent à des distances souvent considérables de leurs demeures habituelles. Il est même prèsque certain que dans ces promenades renouvelées ils apprennent à reconnaître les environs, et que leur vue, d'une acuité extrème, leur permet de reconnaître certains points de repère qu'ils se sont choisis, et qui leur assurent reconnaissance de la voie du retour. Si l'on réfléchit à la conformation de l'œil des oiseaux, à la hauteur à laquelle ils peuvent monter, et à l'aire énorme qu'ils peuvent embrasser ainsi, nôtre raisonnement devient une quasi-certitude, et rend parfaitement compte de cette faculté qu'on était si disposé à leur accorder comme un mystérieux attribut, incompréhensible pour nous, parce qu'il dépendait d'un sixième sens que vous ne pouvions comprendre parce que nous ne le possédions pas.

Tout cela est beaucoup plus simple.

Lorsque les pigeons ont vécu un certain temps dans ces conditions, qu'ils sont parfaitement adultes pour jouir de la plénitude de leur force, qu'ils se montrent très au courant du canton, on les emporte dans des cages d'osier à une dizaine de lieues de leur colombier, et on les lâche. La plupart rentrent au logis en très-peu de temps, car cet oiseau parcourt 28 mètres à la seconde, soit 1680 mètres, − environ le mille anglais, − à la minute, c'est-à-dire 100 kilomètres à l'heure, •25 lieues anciennes. Mais on ne compte jamais cela dans la pratique, et une vitesse totale de 15 lieues est considerée comme déjà remarquable.

Quelques jours aprés, on emporte de nouveau le voyageur à 20 lieues, de chez lui, puis à 30, à 40, à 50, et ainsi de suite en augmentant la distance à chaque fois. On arrive ainsi à pouvoir lâcher à Bordeaux des pigeons voyageurs élevés à Paris ou à Bruxelles, et qui y reviennent.

Ceci bien entendu, étudions un instant les manoeuvres de l'oiseau porteur de dépêches. A peine libre, il s'élève verticalement à une hauteur considérable, et là semble s'orienter quelques instants; puis, sans hésitation, part à tire d'ailes. Si le trajet est long, on sait qu'il s'arrète pour manger. Sa vue, extrêmement perçante, lui permet de distinguer de là-haut les grains qui peuvent servir à sa nourriture, et il descend comme une flêche pour repartir aussitôt. Parfois, lorsque la fatique l'accable, il se laisse tomber à terre, et là, couché les ailes étendues, le bec ouvert, il reprend haleine.

Jamais il ne perche.

Arrivé, au colombier, il s'y laisse tomber comme un aérolithe du haut du ciel. Là, le corps immobile, la tète en arrière, il dort pendant une heure environ. Ce court sommeil suffit à le remettre de ses fatigues, et permet à son maître connu de s'en approcher et de le débarrasser de son message (2).

(2) Cela n'est pas toujours exact. J'en demande pardon à notre savant collaborateur. Mais le plus souvent, aprèss un parcours de 3 à 400 kilomètres, même, le pigeon-messager, une fois rentre en cage se met à manger. J'ai encore été témoin du fait, le 24 juin dernier, au concours de la Société Colombiphile à Paris.- H.F.C.

Tout ceçi une fois bien compris, on voit qu'il n'est pas si facile qu'on le croit de tuer un pigeon messager. Il est bien certain que sur le nombre quelques-uns ont pu, venir à terre dans le voisinage des lignes prussiennes; mais quelque habileté que je veuille bien accorder à nos amateurs de pendules, je ne puis leur donner celle de tuer à tous coups un pigeon à balle et à Dreyse. Diable!!... mais Bas-de-Cuir lui-même, armé de son rifle, y cût regardé à deux fois!!.... Quant à les tirer à plomb, je ne sache pas qu'on ait jamais distribué autour de Paris une ligne spéciale de chasseurs de pigeons armés de fusils de chasse. L'eût-on fait, d'ailleurs, le nombre des victimes eût été, encore, bien peu considérable.

Nous verrons plus loin qu'il n'en passait pas en moyenne plus de trois par jour! Donc, croyons-le bien, les Prussiens n'ont pas tiré beaucoup de pigeons messagers!

Ils en ont eu en leur possession, cependant, mais de ceux qui étaient dans les ballons capturés, comme le Daguerre. Les aimables soldats de Bismarck voulurent mêmc renouveler le tour des croisés, qui trompièrent ainsi le sultan de Damas , parce qu'ils avaient su imiter l'écriture et le style des Sarrasins. Malheureusement nos pigeons renvirent apportant un français ridicule , et les doigts maladroits des Teutches n'avaient point su imiter le nœud qui retenait la dépèche à la plume. Leur courte honte fut ainsi complète.

Non, toutes ces causes d'insuccès étaient négligeables. Ce qui ne l'était point, c'ètait la derniè•re, celle des oiseaux de proie, la véritable, surtout en temps d'hiver, alors que la neige et, le givre couvraient la campagne. Notre malheureux petit messager, harassé de fatigue, ne trouve pas un grain pour nourriture, il se sent défaillir. Il roule dans la neige, le froid l'engourdit , quelques convulsions parcourent ses membres délicats, il meurt... et le soir, les rapaces nocturnes dépècent son cadavre!

Contre cet ensemble de circonstances , l'homme n'a qu'un remède :

garder ses pigeons en colombier.

Mais ce n'est pas tout. Au coin du bois veille l'autour, guette le faucon. Dans la nue.... mauvaise rencontre!

Le messager nage vigoureusement; mais déjà la fatigue alourdit son aile, tandis que le brigand est frais et dispos... La course n'est pas longue!

Ainsi disparaissent la plupart des courriers enlevés. Que l'on n'en doute pas! Les Chinois le savent bien : Aussi ont-ils trouvé le remède, et, certes, rien n'est plus ingénieux.

Ils font choix de courts tubes de bambou d'une très grande légèreté, fermés aux deux extrémités, et munis, sur le côté, d'une ouverture à bords tranchants comme celle d'un sifflet. Généralement, on assemble six de ces tubes de différentes longueurs. Ils sont laqués, afin que les intempéries n'aient point d'action sur eux, et réunis en un petit paquet allongé, convexe en dessous, et embrassant parfaitement ainsi le croupion de l'animal. Cet instrument est fixé au moyen de courroies trés-minces; et de noeuds entrelacés autour des trois plumes centrales de la queue, près de leur point d'insertion dans la peau. On rabat par-dessus les couvertures, et l'oiseau est prêt à partir. Au premier coup d'aile, une mélodie sauvage, glapissante, bizarre, s'élève: c'est l'instrument qui fonctionne, et qui est construit d'une telle sensibilité, que le plus léger souffle suffit pour le faire jouer.


(sorry for the poor quality of the picture above...my original wasn't better...)

On comprend ce qu'il produit sous le vol sifflant  et par l'impulsion puissante de l'aile du messager! Aucun oiseau de rapine ne veut et n'ose en approcher, − cela se comprend! − et la dépêche arrive en sûreté.

D'une invention utile, les Chinois ont fait en outre une amusette. Ils possèdent de , nombreux pigeons dans les jardins de leurs maisons. Parmi ces pigeons, certaines espèces, analogues sans doute à nos culbutants, qui ne s'éloignent jamais, sont munies d'instruments analogues à celui que nous venons de décrire, crire, mais alors doués de notes douces, et les petits commensaux du logis ne font pas un mouvement dans les airs sans donner concert à leur maitre.

Certains des sifflets de l'un et l'autre genre portent jusqu'à huit tuyaux en éventail. Rien n'égale la légèreté de ces appareils, si ce n'est le soin avec lequel ils sont construits.

Cependant il faut convenir que les Chinois chargent leurs pigeons plus que nous. Nous estimons à un gramme le poids maximum dont on peut charger l'oiseau sans entraver la liberté de ses mouvements. En Chine, l'intrument pèse déjà plus que cela, et cependant, quoique l'oiseau en demeure presque toujours chargé, il n'a pas l'air d'en ressentir aucune fatigue. Là-bas, d'ailleurs, la poste aux pigeons est une institution régulière, et, grâce au curieux moyen de préservation que nous venons d'indiquer, très-peu de courriers manquent à l'appel.

Paris, au contraire, le service fut en quelque sorte improvisé. C'est ce qui explique le grand nombre d'oiseaux perdus bien mieux que les efforts des Prussiens pour les tuer en route. Sur 365 pigeons sortis en ballon et lancés vers Paris, 137 seulement sont rentrés, et quelques-uns s'égarèrent pendant très-longtemps. Ainsi, on reçut à Paris, le 6 février 1879, un petit messager lâché le 18 novembre 1870: Il avait mis trois mois à rentrer!

On a prétendu encore que les Prussiens avaient employé des éperviers dressés pour faire la chasse à nos courriers, et qu'ils les lançaient sur les pigeons dès qu'ils les apercevaient! N'en croyez pas un mot!

D'abord, parce qu'on ne voit pas les pigeons messagers, − à moins qu'ils ne se posent à terre, comme nous l'avons dit, − parce qu'ils passent hors portée de la vue.

Secondement, parce qu'on n'improvise point, − en quelques mois mème, − une fauconnerie spéciale.

Je sais bien qu'il reste peut-ètre à Valkenwald quelques vieux fauconniers, derniers débris des pourvoyeurs des principicules allemands au moyen âge; mais combien en eût-il fallu, de fauconniers et de faucons, pour un bien maigre résultat!

Pour empêcher 50 pigeons d'entrer dans Paris, arrivant de tous les points du ciel, il eut fallu une armée de faucons dressés toujours en mouvement.

Hélas! il y avait bien assez de l'armée naturelle des rapaces de notre pays, rapaces sauvages que la curée des champs de bataille attirait-plutôt qu'elle ne repoussait, armée qu'ils ont pu augmenter en lâchant des pareils pris dans leur pays, armée bien plus redoutable aux messagers que les efforts tudesques.

Avec des sifflets chinois, nos pigeons fussent arrivés en nombre plus que double. Plus d'éperviers en chasse! les Prussiens, avertis qu'un pigeon passe hors de vue ou à perte de vue....

Ah! Bas-de-cuir, sois-nous propice! On ne touche point à balle à ces oiseaux-là!

Allez au tir au pigeon, et vous verrez ce qu'on fait à plomb et à bonne portée. Alors vous jugerez ce que pouvaient les soldats prussiens non prévenus et tirant avec des armes de guerre!...



H. DE LA Blanchère

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M.H.Blanchère

Les Pigeons Messagers en Chine et en France

in: La Chasse Illustrée; Journal des Chasseurs et la Vie à la Campagne

Journal Hebdomadaire; 5° Année. N° 27, Samedi 6 Juillet 1872, pp.209 (image d‘un pigeon portant un sifflet), p.212, 213, 214; p.216 (un autre image des sifflets du pigeon messager)




DIE BRIEFTAUBEN (1)

IN CHINA UND FRANKREICH

(clickez pour la Version Francaise...)


(1) Der vor kurzem verstorbene Herr v. Dax hat über dieses bedeutende Thema Anmerkungen hinterlassen, die ebenso intersannt als auch wertvoll sind, wie alles was er machte, aus sehr verlässlichen Quellen. Demnächst werden wir diese Arbeit hier veröffentlichen. H.E.C



Es gibt niemanden, der nicht schon von der Brieftaube sprechen hörte. Die wichtige und für die Zukunft legendäre Rolle die sie im letzten Krieg spielten hat ihnen einen Bekanntheitsgrad verschafft, der bis in unsere hintersten Landesteile vordrang. Aus dem Grund, weil jedermann begierig die Neuigkeiten erwartete, welche die kleinen verwegenen Kuriere mit sich brachten. Jedermann wunderte sich über den menschlichen Schöpfergeist, dem es gelingt, alle Tiere zu seinen Bedürfnissen abzurichten und der, auf die Erdoberfläche und auf das Wasser gefesselt, es geschafft hat, einen Weg zu finden um durch den Luftraum miteinander zu sprechen...

Das alles war schön und gut, aber nur recht wenige Leute hätten sich ausmalen können, daß wir einmal etwas Neues machen würden; daß wir in der ursprünglichen Vorstellung doch nichts anderes wären die bleichen Kopisten der Antike und des Orients, und, daß wir folglich nur unbeholfene Gelehrte wären, die so viel wie möglich ihren Nutzen daraus ziehen, was sie an neuen Wissenschaften kennenlernen.

Wir könnten unsere besten Fortschritte in der Optik, der Chemie, der Mechanik dazu benutzen und diese auf die Flügel unserer Tauben packen und dennoch würde nichts davon unsere Kuriere vor den geflügelten Banditen bewahren, die sie an jeder Ecke des Waldes entlang ihrer Route erwarten. Wir würden es schaffen, fünfzigtausend Depeschen auf eine einzige Schwanzfeder unserer Tauben zu bringen, jedoch kennen wir nicht die Kunst die sichere Übermittlung der fünfzigtausend Depeschen zu gewährleisten indem wir unseren Kurier unverletzlich machen.

China hat genau das vor uns herausgefunden.

Seit tausenden von Jahren, verwenden die Chinesen die Brieftaube in regelmäßigem Einsatz. Man hat natürlich gelernt, die alltäglichen Verrichtungen dabei auf die beste Art und Weise zu tun; auch hat man bei diesem intelligenten Volk die Bedingungen einer erfolgreichen Taubenpost mit großem Scharfsinn studiert.

Allgemeine Regel: Eine Taube die man fliegen lässt, kehrt zu ihrem Heimatschlag zurück.
Aber warum kommt sie dort nicht an?
Wir versuchen, das zu klären.

Bei der letzten Belagerung (Belagerung von Paris, deutsch-französischer Krieg 1879/71. Anm.d.ÜS.) kamen kaum Tauben an, aus verschiedenen Gründen; man meinte:

1° Die Preußen haben sie mit Gewehrschüssen getötet;

2° Weil von ihnen dressierte Sperber sie an der Passage gehindert haben.

Fügen wir nun die wahren Gründe hinzu, an die man nicht dachte:

3° Weil wilde Raubvögel sie überall stoppten wo sie nur konnten und schließlich:

4° Weil die außergewöhnliche Winterkälte ihre Kräfte lähmte und sie sterbend auf dem Boden umkippten. Seit langem wußte man übrigens wie sehr der Schnee und der Nebel sie ihre Fähigkeiten verlieren ließ.

Von all den Ursachen des Mißerfolgs sind einige außerhalb unserer Macht. Zumindest, wenigstens bei einem straff  organisierte Taubendienst, wie es bei der Belagerung der Fall war, kann die extreme Winterkälte, wenn schon nicht durch den Menschen beeinflußt, dadurch vereitelt werden, indem man die braven Kuriere dann einfach nicht mehr einsetzt.

Der Grund n°1 ist ebenfalls wenig furchterregend und hat während der Ereignisse wenig Resultate erbracht. Um sich darüber klar zu werden, genügt es, die Gewohnheiten der Tauben, die man zur Nachrichtenbeförderung verwendet, zu kennen. Bei weitem nicht alle Tauben sind in gleichem Maße mit der Fähigkeit ausgestattet zum Heimatschlag zurückzukehren. Die Brieftaube ist eine besondere Spezies, für die zusätzlich eine spezielle Dressur nötig ist.

Diese Taube gehört zur Spezies biset (Columbia Livia; Anm.d ÜS). Wir betrachten sie nicht als spezielle Rasse, sondern vielmehr als eine Zuchtvarietät innerhalb der Speziesart, vor allem wegen der Verminderung der Taille und der Verschlankung der Körperform insgesamt. (Anm.d.ÜS: siehe auch Brieftauben im 1. Weltkrieg. ) Dies ist ein Zuchtergebnis welches durchaus vergleichbar ist mit einem Rennpferd; der Fuß und die Geschwindigkeit wurden weiterentwickelt auf Kosten der Muskelkraft. Das Gefieder der Brieftaube ist schiefergrau mit einem in zartgrünen Reflexen changierenden Halsband; der Flügel geperlt mit einem schwarzen Doppelband, und ihr Rücken ist manchmal ziemlich blass bis hinunter zu einem reinen weiß.

Gewisse Brieftauben, die in einem Schlag schlüpften und in die Ferne mitgenommen wurden, sind ohne jede vorherige Ausbildung in einem einzigen Flug in den Heimatschlag zurückgekehrt. Dies geschieht allerdings sehr selten und ist mit Fug und Recht umstritten.

Alle Züchter wissen, daß eine Taube, selbst die einer ausgezeichneten Rasse, unbedingt dressiert werden und peu à peu an weitere Reisen gewöhnt werden muß. Wenn diese Vögel in völliger Freiheit in einem offenen Schlag aufgezogen werden, ist es sicher so, daß sie oft große Ausflüge unternehmen, und sich dabei öfters recht beträchtliche Distanzen von ihrem üblichen Wohnsitz entfernen. Es ist jedoch ziemlich sicher, daß sie während dieser wiederholten Spazierflüge lernen, sich ihre Umgebung einzuprägen, und daß ihr extrem scharfes Sehvermögen es ihnen erlaubt, gewisse Landmarken, die sie sich ausgewählt haben zu merken, welche ihnen das sichere Wiedererkennen des Heimwegs gewährleisten. Wenn man über die Orientierung des Vogelauges nachdenkt, über die Höhe bis zu der sie aufsteigen können, und an das enorme Gebiert, das sie so erfassen können, wird unsere Überlegung fast zu einer Gewissheit, und trägt dieser Fähigkeit vollständig Rechnung und man ist bereit den Tauben eine geheimnisvolle Fähigkeit zuzugestehen, unbegreiflich für uns, weil sie auf einem siebten Sinn beruht, welchen wir nicht erfassen könnten, da wir nicht über ihn verfügen.

Das Ganze ist viel einfacher.

Wenn die Tauben eine gewisse Zeit unter diesen Bedingungen gelebt haben bis sie ganz ausgewachsen sind und über ihre volle Kraft verfügen, was sie im Windstrom des Kantons demonstrieren, dann nimmt man sie in (Weiden-) Korbkäfigen einige zehn Lieues (Lieue: altes französ. Längenmaß, französ. Meile; eine »Wegstunde« etwa 4 km (nautische Lieue-5km), Anm.d.ÜS) weit von ihrem Heimatschlag weg und läßt sie frei. Die meisten kehren nach kurzer Zeit ins Logis zurück, da dieser Vogel 28 Meter pro Sekunde durchmisst, das sind 1680 Meter, − das ist ungefähr eine englische Meile, − in der Minute, das heißt 100 Kilometer in der Stunde, oder •25 alte Lieues. In der Praxis rechnet man jedoch nicht mit so viel, und eine totale Geschwindigkeit von 15 Lieues wird bereits als bemerkenswert angesehen.

Einige Tage später bringt man den Reisenden aufs Neue 20 Lieues von sich zu Hause weg, dann 30 Lieues, dann 40, dann 50 und so weiter, indem man jedes mal die Entfernung vergrößert. Man erreicht schließlich, daß man in Paris oder Brüssel aufgezogene Brieftauben in Bordeaux auflassen kann und daß sie dann wieder in ihren Heimatschlag zurückkehren.

Dies vorausgesetzt, widmen wir uns nun noch einen Augenblick den Flugmanövern des depeschentragenden Vogels . Kaum ist er freigelassen, erhebt er sich senkrecht bis zu einer beträchtlichen Höhe, und scheint sich dort einige Augenblicke zu orientieren; dann, ohne weiter zu zögern, fliegt er pfeilschnell davon. Wenn die Flugstrecke lang ist, so weiß man, daß die Taube anhält, um zu fressen. Ihr extrem scharfer Sehsinn erlaubt ihr aus der Höhe heraus Körner zu erkennen, die ihr als Nahrung dienen könnten und dann geht sie wie ein Pfeil nieder um alsbald weiterzufliegen. Bisweilen, wenn sie die Müdigkeit übermannt, lässt sie sich zur Erde fallen und dort verschnauft sie, ruhend die Flügel ausgebreitet und mit offenem Schnabel.

Niemals setzt sie sich auf einen Baum.

Im Heimatschlag angekommen, läßt sie sich wie ein Meteorstein aus der Höhe des Himmels hinunterfallen. Dort schläft sie unbeweglich mit nach hinten gebeugtem Kopf für etwa eine Stunde. Dieser kurze Schlaf genügt um sich von ihrer Müdigkeit zu erholen und sie erlaubt dann ihrem Meister sich ihr zu nähern und ihr ihre Nachricht abzunehmen. (2).

(2). Dies läuft nicht immer genau so ab. Ich bitte unseren wissenschaftlichen Mitarbeiter um Verzeihung. Aber zumeist, nach einer Strecke von 3 bis 400 Kilometern, beginnt auch eine Brieftaube, wenn sie einmal heimgekehrt ist, zuerst zu fressen. Ich selbst war kürzlich einmal Zeuge davon am 24 Juni beim Wettfliegen der Gesellschaft der Taubenfreunde in Paris.- H.F.C.


Nachdem man dies alles einmal verstanden hat, wird man einsehen, daß es nicht ganz so einfach ist wie man denkt, eine Brieftaube zu töten. Es ist ziemlich sicher, daß auf die Menge der Tauben auch einige in der Nachbarschaft der preußischen Linien niedergehen konnten; aber welche Fähigkeit ich unseren Liebhabern der Pendeluhr auch zugestehen würde, so dann doch nicht die Fähigkeit, eine Taube eben bei Gelegenheit mit einer Kugel oder einem Dreyse Zündnadelgewehr zu töten. Teufel auch!!... aber Lederstrumpf selbst, mit seiner Rifle bewaffnet, hätte zwei mal hinschauen müssen!!.... Was das senkrechte abschießen angeht, ich wüßte nicht daß man jemals eine spezielle Linie mit Jagdgewehren bewaffneter Taubenjäger aufgestellt hätte. Selbst wenn, dann wäre die Anzahl der Opfer doch recht unerheblich gewesen.

Wir werden ferner sehen, daß man im Schnitt nicht mehr als drei Tauben pro Tag aufgelassen hat! Daher, glauben Sie mir, die Preußen haben nicht viele Brieftauben abgeschossen!

Sie hatten jedoch in ihrem Besitz auch Tauben, die in einem Fesselballon waren, wie dem Daquerre. (Anm.d.ÜS: Siehe Kriegsbericht aus dem belagerten Paris) Die liebenswürdigen Soldaten Bismarcks wollten sogar die List der Kreuzritter wiederholen, die den Sultan von Damaskus einst getäuscht haben, indem es ihnen gelang die Schrift und den Stil der Sarazenen zu imitieren. Bedauerlicherweise kehrten unsere Tauben zurück und trugen dabei ein lächerliches Französisch mit sich, und den ungeschickten Fingern der Teutschen gelang es kaum, den Knoten nachzubinden, der die Depesche an der Feder hielt. Ihre Schande war somit erniedrigend und vollständig.

Nein, all diese Ursachen des Misserfolgs waren vernachlässigbar. Dies war kaum der Grund; der wahre Grund war der vorher genannte, die Raubvögel, vor allem zur Winterzeit, vor allem dann, wenn der Schnee und der Rauhreif das Land überzog. Unser kleiner unglücklicher Bote, gehetzt und müde, findet kein Körnchen Nahrung, er merkt daß er schwach wird. Er rollt in den Schnee, die Kälte läßt ihn steif werden, einige Zuckungen durchlaufen seine zarten Glieder, er stirbt... und am Abend verzehren die nächtlichen Raubtiere seinen Kadaver!

Gegen dieses Ensemble an widrigen Umständen hat da der Mensch nur ein Gegenmittel:

die Tauben im Schlag behalten.

Aber das ist nicht alles. Im dunklen Wald ringsum, da lauert der Falke. Ganz einfach gesagt.... eine sehr ungute Begegnung!

Der Bote rudert energisch, aber schon läßt die Müdigkeit seine Schwingen schwer werden, während der Bandit noch frisch und munter ist... Das Wettrennen dauert nicht lange!

Auf diese Weise geht der Großteil der aufgelassenen Kuriere verloren. Daran gibt es keinen Zweifel! Das wissen die Chinesen sehr wohl: Deshalb haben sie das Gegenmittel gefunden, und, ganz sicher, nichts ist raffinierter!

Sie wählen kurze Bambusröhren von einer sehr großen Leichtigkeit aus, geschlossen an beiden Enden und an der Seite ausgestattet mit einer Öffnung mit scharfen Rändern, wie die bei einer Pfeife. Im allgemeinen fügt man sechs dieser Röhren unterschiedlicher Länge zusammen. Sie sind lackiert, damit die Witterung kaum Einfluß auf sie hat, und in Gestalt eines länglichen kleinen Päckchen angebracht, welches auf der Unterseite konvex ist und sich perfekt der Schwanzwurzel des Tieres anpasst. Dieses Instrument wird mittels ganz dünner Bändchen und gebundenen Knoten um die drei zentralen Schwanzfedern befestigt, nahe ihrem Ursprung aus der Haut. Man entfernt oben die Schutzhülle und der Vogel ist fertig zum Wegfliegen. Mit dem ersten Flügelschlag erhebt sich eine wilde, durchdringende, bizarre Melodie: dies ist das funktionierende Instrument, und es ist mit einer solchen Empfindlichkeit gebaut, daß der kleinste Windhauch genügt um es spielen zu lassen.


(sorry for the poor quality of the picture above...my original wasn't better...)

Man versteht nun was während des Pfeifenfluges geschieht und was der kräftige Antrieb des Flügelschlags des Boten bewirkt! Kein Raubvogel mag das und wagt es nicht, sich zu nähern, − das versteht sich von selbst! − und die Depesche kommt auf sichere Weise an.

Aus einer nützlichen Erfindung haben die Chinesen außerdem einen Zeitvertreib gemacht. In den Gärten ihrer Häuser verfügen sie über zahlreiche Tauben. Unter diesen Tauben werden gewisse Rassen, wahrscheinlich unseren Tümmlern entsprechend, die sich ja nie weit entfernen, mit den gleichen Instrumenten wir sie jetzt beschreiben, ausgestattet; jedoch sind diese mit zarteren Tönen versehen und die kleinen Hausgenossen machen keine Bewegung ohne in der Luft ihren Meistern ein Konzert zu geben.

Gewisse Pfeifen der ein oder anderen Art tragen bis zu acht Röhren in Fächerform. Nichts gleicht der Leichtheit dieser Apparate, und mit solch einer Sorgfalt wurden sie gebaut.

Währenddessen muß man einräumen, daß die Chinesen ihren Tauben mehr Gewicht als bei uns aufbürden. Wir schätzen das Maximalgewicht mit dem man den Vogel beladen kann auf ein Gramm ohne daß dabei seine freie Beweglichkeit beeinträchtigt würde In China wiegt das Instrument wesentlich mehr als das, und obwohl der Vogel dabei fast ständig beladen bleibt, macht er nicht den Eindruck, davon besonders ermüdet zu sein. Dortzulande ist die Brieftaubenpost übrigens eine reguläre Institution, und dank der seltsamen Schutzvorrichtung auf welche wir hinweisen, fehlen auch nur sehr wenige Kuriere beim Appell.

Paris hat aber im Gegenteil diesen Kurierdienst gewissermaßen improvisiert. Dies erklärt auch die große Anzahl verlorener Vögel viel mehr als die Anstrengungen der Preußen, sie unterwegs zu töten. Auf 365 im Ballon nach Paris aufgelassene Tauben, sind lediglich 137 zurückgekehrt, und einige haben sich dabei sehr lange Zeit gelassen. So hat man in Paris am 6.Februar 1871 einen kleinen Kurier zurückbekommen, den man am 18 November 1870 gestartet hatte: Er brauchte also drei Monate bis zur seiner Rückkehr!

Man hat auch angeführt, daß die Preußen dressierte Sperber eingesetzt haben um Jagd auf unserer Kuriere zu machen, und daß sie sie auf unsere Tauben ansetzten, sobald sie ihrer ansichtig wurden.

Glauben sie davon kein Wort!

Zuallererst, weil man die Kuriertauben nicht sieht, − wenigstens solange sie sich nicht auf den Boden setzen, wie wir gesagt haben, − weil sie außerhalb der Sichtweite vorbeifliegen.

Zweitens, weil man kaum , − zumindest nicht innerhalb von ein paar Monaten, − eine spezielle Beizjagd nicht so einfach improvisieren kann.

Ich weiß wohl, daß vielleicht in Valkenwald einige alte Falkner übriggeblieben sind, letzte Überbleibsel der Lieferanten der deutschen Fürstentümer des Mittelalters; aber wie viele hätte man gebraucht, sowohl Falkner als auch Falken, für ein doch recht mager ausfallendes Ergebnis!

Um 50 Tauben davon abzuhalten nach Paris hineinzukommen, welche dazu noch aus allen Punkten des Himmels ankommen, da hätte man eine Armee dressierter Falken gebraucht, die ständig in Bewegung ist.

Ach! Es gab dort eine ganze natürliche Armee, Raubvögel unseres Landes, wilde Raubvögel, welche das Jagdrecht der Schlachtfelder mehr anzog als daß es sie verscheuchte, eine Armee, die sie vergrößern konnten indem sie in ihrem Land solcherlei Beute schlugen , eine Armee viel furchterregender für die Brieftauben als all die deutschen Anstrengungen.

Mit den chinesischen Pfeifen wären unsere Tauben mehr als doppelt so häufig angekommen!

Mehr Sperber auf die Jagd! Und die Preußen mögen auch noch so vorgewarnt sein, daß gerade eine Taube außerhalb der Sichtweite oder gerade noch in Sichtweite passiert....
Ah! Lederstrumpf, sei uns günstig! Man erwischt so kaum einen dieser Vögel mit einer Kugel!

Gehen Sie Tauben schießen, und Sie werden schon sehen was Sie da bewirken können, senkrecht und auch noch auf große Entfernung. So mögen Sie selbst beurteilen, was die preußischen Soldaten vermocht hätten, nicht vorgewarnt und mit Kriegswaffen!...



H. DE LA Blanchère

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